REALISATIONS PICTURALES


“Un ton seul n’est qu’une couleur, deux tons c’est un accord, c’est la vie.”

Henry Matisse

 

La peinture, je ne l’ai pas aimée grâce aux musées, galeries ou aux écoles d’art. Elle m’est apparue dans ma jeunesse par la découverte d’ateliers de peintres que la chance m’a permis de côtoyer

A cette époque, je me suis plongée dans les livres de contes russes illustrés par mon grand-père Igor Erchov. C’est un peu à travers l’attitude de ces artistes « un peu dans la lune » (auxquels il ne manquait parfois que le nez du clown mais avec des cœurs grands ouverts) que j’ai découvert la peinture. Ces humains, bien plus que des artistes, me l’ont fait aimer.


Cette initiation dans l’atmosphère d’un atelier, ses odeurs, ce bric-brac de toiles, de pots, de pinceaux, objets usuels entassés témoins d’une fébrilité créatrice - désordre qui n’en était pas réellement - m’a propulsée dans un endroit en moi où je me suis reconnue en eux.
Un pays de tous les possibles où les choses « poussent », des appartements comme des endroits dans la nature, des forêts et des plaines pleines de palettes et pinceaux. Les peintres dans ma ville représentaient une espèce, un esprit: ceux pour qui « l’exactitude n’est pas la vérité » comme disait Matisse, ceux pour qui la parole est interdite, mais pas le pinceau.


Enfant à Leningrad j’ai peint dans un atelier de Arcady Tager artiste peintre des réseaux  «de la résistance », c’est son curieux et précieux regard sur les dessins d’enfants qui m’a guidée jusqu’à Arno Stern à Paris des années plus tard.
Par la peinture, mon propos est de communiquer une empreinte d’intériorité de mon âme, partager un bout de la réalité qui est propre à ma perception.
Dans mes toiles je transmets le sentiment pur dont la lumière-couleur devient l’incorporation : un acte physique.


Ma recherche se porte sur le fait de creuser dans le « ventre » du regard qui vient illuminer en moi cet espace de l’émotion validant un accord entre formes-couleurs et leur interaction. C’est libérateur quand je sens que l’équilibre est juste.
Peindre me permet de devenir une somnambule diurne, la matière de ma peinture, ses lois auxquelles je ne fais qu’obéir, a tout à voir avec la substance des rêves, un état de présence qui combine vigilance (concentration/attention) et lâcher prise à la fois.


Ayant exploré beaucoup l’univers de la danse, le mouvement est une source importante dans mon processus de création, le geste de peindre vise un espace presque plus « au delà » de la toile, je le désire se prolonger, avoir sa vie propre dans un condensée de sa vérité, je veux le sentir s’émouvoir. Je me sens satisfaite seulement quand j’entends que ça palpite. La création devient « vraie », une fois ce point atteint.

En tant qu’enfant de Closlieu avec sa pratique de Jeu de Peindre, l’élément du jeu a une place également à mentionner: sérieux et serein à la fois.


AQUARELLES


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ENCRES NOIRES



PROPOSITIONS FUTURES